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Blog géopolitique de D. Giacobi

Sondages et démocratie

THEME : LA DEMOCRATIE EN QUESTION :

 

DEBAT : LES SONDAGES SONT-iLS UNE SORTE DE DEMOCRATIE DIRECTE ?

 

14-09- 2009 : Sarkozy jugé face à la crise : Les Echos et Libération se contredisent

Par Emmanuel Berretta

http://www.lepoint.fr/actualites-medias/2009-09-14/sondages-sarkozy-juge-face-a-la-crise-les-echos-et-liberation-se/1253/0/376947

 

Perplexité, lundi matin, en ouvrant les journaux : deux sondages, l'un commandé par Les Echos , l'autre par Libération , portant sur l'efficacité du président de la République face à la crise livrent des conclusions contradictoires. Pour le quotidien Les Echos , qui s'appuie sur le baromètre BVA, une majorité de sondés (52 %) estiment que Nicolas Sarkozy a "bien géré" la crise économique et financière mondiale (9 % "très bien" et 43 % "assez bien"). Le même jour, dans Libération , un sondage Viavoice est nettement plus sévère avec l'action du chef de l'État face à la crise : 58 % des sondés jugent son "bilan négatif" (34 % "plutôt négatif" et 24 "très négatif"). Comme par hasard, les réponses obtenues correspondent à la ligne éditoriale des deux journaux...

Les méthodes utilisées par les deux instituts ne sont pas dissemblables : BVA et Viavoice ont eu recours à l'enquête par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de la population française. À ceci près que, du côté de Libération , l'échantillon comprend des personnes âgées de 18 ans et plus, là où Les Echos compilent les réponses d'individus de 15 ans et plus. Aux Echos , on interroge donc des mineurs - sans droit de vote - sur une question aussi pointue que la crise financière... Ce serait donc la crise de l'argent de poche ? La taille de l'échantillon diffère peu : 1.006 personnes du côté de Libération et 1.002 personnes du côté des Echos . Autre point de divergence : les dates. Le sondage des Echos est plus frais (réalisé les 11 et 12 septembre) que celui de Libération (réalisé les 3 et 4 septembre). Pour autant, rien dans l'actualité économique ne justifie qu'en moins de dix jours l'opinion ait changé d'avis...

Une fois de plus, la crédibilité des sondages prend du plomb dans l'aile. Faut-il rappeler qu'aucun institut de sondage n'avait vu venir, en 2002, la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle ?... Cela n'empêche pas, dans Les Echos , Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA, de déclarer, sûr de lui : "Nicolas Sarkozy a été sur tous les fronts, s'est dépensé sans compter depuis septembre dernier. Les sondés lui en sont reconnaissants." Et du côté de Libération , c'est non moins péremptoirement que le journaliste Pascal Virot affirme : "La grosse déception vient de Nicolas Sarkozy et de sa politique. L'étude de Viavoice le montre irrémédiablement."

 

- Au niveau de la pratique de la démocratie : la démocratie directe est devenue techniquement possible (on pourrait imaginer que chaque électeur dispose d'un terminal et d'un code personnel relié à un ordinateur central). Même si ce système n'a pas été mis en place on constate cependant le poids croissant de l'opinion instantanée sur les décisions des gouvernements à travers les sondages ou l'audimat TV, ainsi que la prolifération des formes spontanées d'expression (collectifs de citoyens, O.N.G.-Organisations Non Gouvernementales -, lobbies divers...)

Les conséquences sur le plan politique sont quadruples:

1°)   Toute décision doit être longuement négociée avec des interlocuteurs de plus en plus variés.

2°) On assiste donc à un émiettement du pouvoir par la décentralisation géographique et hiérarchique que permet la 

     télématique mais le risque est de rendre la"société d'information"ingouvernable.

3°) Il faut donc redéfinir la démocratie: l'idéal démocratique n'est pas qu'à tout instant le pouvoir politique se comporte comme le veut la majorité des électeurs mais que les autorités désignées pour une période donnée et un mandat précis puissent disposer d'une autonomie de décision qui pourra les conduire à prendre les mesures nécessaires même si elles sont impopulaires.

4°) Enfin, à cause des liens étroits entre technologies de l'information et mondialisation, les systèmes politiques de la "Société d'information" ne peuvent plus se concevoir dans un cadre strictement national. Les multiples organisations internationales créées depuis 1945 témoignent de ce processus de mondialisation au niveau politique et économique..

 

Rappel : QU’EST-CE QUE LA  "SOCIETE D'INFORMATION " ?

On assiste à la suite des sociétés prédatrices de cueillette et de chasse, des sociétés agricoles, des sociétés industrielles, à l'émergence d'une 4ème  forme de société que l'on peut appeler "la SOCIETE D'INFORMATION" .Elle va modifier toutes nos structures sociales, économiques, politiques, éducatives ou intellectuelles.

a) Définition : Elle est née d'une série d'innovations apparues depuis un siècle (télégraphe, téléphone, cinéma, radio, TV, ordinateurs ,robots...) qui ont en commun de transmettre une information, en lui faisant éventuellement subir des transformations, pour la délivrer à un correspondant ou s'en servir pour agir. Aujourd'hui cette information peut être codée et stockée sous forme numérique (selon la combinaison 0 ou 1).

La"société d'information" repose donc sur 5 principes clés: collecter, stocker, transmettre, élaborer, agir.

b) Ses caractéristiques: - Le champ des informations mobilisables a été élargi presque à l'infini ("le monde se transforme en musée") mais l'utilisateur ne met en oeuvre qu'une part infime de ce stock qu'il utilise puis oublie.

- L'information circule quasi instantanément dans le monde grâce à des réseaux interconnectés de récepteurs et d'émetteurs.

- Les technologies de l'information entraînent un fort accroissement des investissements intellectuels immatériels (mises au point de logiciels, de systèmes d'exploitation...) que l'O.M.C.s'efforce de protéger (ce sont les D.P.I.-Droits de Propriété intellectuelle-).

AINSI " Les technologies de l'information contribuent à l'éclosion simultanée du musée mondial et de l'éphémère." ( Jacques Lesourne).


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A
Merci, cet article m'a appris pas mal de choses et est trés interessant
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