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Blog géopolitique de D. Giacobi

De 1955 à 2000-2016, à propos de bus : du « no-bus » de Montgomery aux E.U. aux « bus de la mort » en Chine populaire reliés au « business chinois des transplantations ».

La récente affaire du bus tchèque faisant la pub pour le tourisme à Auschwitz active nos mémoires sur des bus qui ont marqué l’histoire des E.U. et sur les « bus chinois de la mort » en lien avec le juteux « business des transplantations médicales » en Chine.

Rosa Parks

Rosa Parks

ÉTATS-UNIS: 1955 : « No bus ! ».

L’application du principe « égal mais séparé » au Sud des E.U. fin XIXème siècle avait conduit à la ségrégation scolaire mais aussi dans les transports et les lieux publics, ainsi que le domaine électoral (où avec les « examens de civisme » l’inscription des noirs sur les listes électorales était presque impossible).

La Cour Suprême des E.U. joua un rôle majeur dans le processus de déségrégation dès 1946 en interdisant la ségrégation dans les cars circulant entre les états des EU; en 1948 fut nommé le 1er juge noir d’une cour fédérale et l’armée cessa de différencier ses recrues selon l’appartenance ethnique. En 1954 elle déclara anticonstitutionnelle la formule « égal mais séparé » et pour imposer la déségrégation scolaire la Cour Suprême imposa le système du « busing », c'est à dire le « ramassage des élèves des quartiers noirs » amenés ensuite dans les écoles des quartiers blancs (pourtant aujourd'hui encore à peine un tiers des écoliers noirs fréquentent des écoles intégrées).

Manifestation de la NAACP le 20 octobre 1947 contre la reprise du film "Naissance d'une nation" © Corbis

Manifestation de la NAACP le 20 octobre 1947 contre la reprise du film "Naissance d'une nation" © Corbis

Le 1er décembre 1955, en Alabama, à Montgomery, ville « typique » du Sud ségrégationniste des EU, une jeune femme refusa de céder sa place à l'avant d'un bus à un blanc, comme c'était encore la règle dans le sud des Etats-Unis ; elle s’appelait Rosa Lee Parks. Elle est décédée en 2005 à l’âge de 92 ans. Fille d'un charpentier et d'une enseignante, élevée par sa mère et ses grands-parents, elle avait vu son grand-père monter la garde devant la maison familiale, un fusil à la main, alors que le Ku Klux Klan paradait dans leur rue.

De 1955 à 2000-2016, à propos de bus : du « no-bus » de Montgomery aux E.U. aux « bus de la mort » en Chine populaire reliés au « business chinois des transplantations ».

A vingt ans, elle milite pour le NAACP, le grand mouvement pour les droits civiques fondé en 1909, la National Association for the Advancement of Colored People (Association Nationale pour la Promotion des Gens de Couleur). Le refus de Rosa lui valut sa condamnation pour violation d'un règlement local, son arrestation et une amende de dix dollars.

En réaction en 1955 le pasteur noir non – violent Martin Luther King âgé d'à peine 26 ans, lança le boycott des bus de Montgomery avec l'aide du pasteur Ralph Abernathy et d’Edgar Nixon directeur local du NAACP. Depuis 1953 Martin Luther King est le pasteur de l’église baptiste de l'avenue Dexter à Montgomery en Alabama. Le sud des États-Unis connaissait alors de nombreuses violences commises racistes avec notamment en 1955 le meurtre raciste de Emmet Till, un adolescent de 14 ans, du pasteur engagé George W. Lee et du militant des droits civiques Lamar Smith. « L'arrestation de Parks », notait King en 1958, « fut davantage le facteur déclenchant que la cause de la colère. »

De 1955 à 2000-2016, à propos de bus : du « no-bus » de Montgomery aux E.U. aux « bus de la mort » en Chine populaire reliés au « business chinois des transplantations ».De 1955 à 2000-2016, à propos de bus : du « no-bus » de Montgomery aux E.U. aux « bus de la mort » en Chine populaire reliés au « business chinois des transplantations ».

La population noire soutint le boycott en se déplaçant à pied et en organisant du covoiturage. Martin Luther King est arrêté durant ce boycott qui dura 382 jours dans un climat de tensions très graves : sa maison fut attaquée à la bombe incendiaire le 30 janvier 1956, comme celle du pasteur Abernathy ainsi que quatre églises, M. Luther King fut victime de violences physiques. Les boycotters sont souvent attaqués physiquement mais pendant 382 jours les 40 000 noirs de la ville continuent de marcher, parfois jusqu'à 30 km, pour rejoindre leur lieu de travail en chantant des cantiques et en multipliant les « sit in » sur la chaussée. Ce boycott fut la plus longue campagne non-violente de l’histoire. Le boycott se termina par une décision historique de la Cour Suprême des Etats-Unis le 21 décembre 1956 qui déclare illégale la ségrégation dans les autobus, restaurants, écoles et autres lieux publics (par la suite le sit in fut appliqué partout aux EU contre les restaurants ou snacks bars refusant de servir les noirs.)

De 1955 à 2000-2016, à propos de bus : du « no-bus » de Montgomery aux E.U. aux « bus de la mort » en Chine populaire reliés au « business chinois des transplantations ».De 1955 à 2000-2016, à propos de bus : du « no-bus » de Montgomery aux E.U. aux « bus de la mort » en Chine populaire reliés au « business chinois des transplantations ».

La réaction des blancs du Sud fut brutale, ils s’opposèrent par la force au décret de 1955 sur la déségrégation scolaire du président Eisenhower. En 1957 il envoya 100 parachutistes fédéraux à Little Rock en Arkansas pour protéger 9 enfants noirs inscrits dans une école blanche et que la foule voulait lyncher. La même année le président Eisenhower fit voter par le Congrès une « Loi pour la protection des droits civiques ».

De 1955 à 2000-2016, à propos de bus : du « no-bus » de Montgomery aux E.U. aux « bus de la mort » en Chine populaire reliés au « business chinois des transplantations ».

En 1956 les Etats Unis abandonnèrent leur devise ancienne « e pluribus unum » (= « Un seul fait plusieurs ») qui pouvait justifier le choix de la séparation des ethnies selon le principe « égal mais séparé ».

Fortifié par son appui et par le mouvement de décolonisation qui se généralise à l’époque, s’appuyant sur le rôle des noirs dans la défense des EU – de nombreux anciens combattants – on vit le mouvement noir s’organiser. En 1957, Martin Luther King joua un rôle capital dans la fondation de la Southern Christian Leadership Conference (SCLC, « Conférence des dirigeants chrétiens du Sud »), dont il devint président jusqu'à son assassinat le 4 avril 1968 à Memphis (Tennessee) à l’âge de 39 ans. La SCLC participa activement au Mouvement pour les droits civiques en organisant les églises afro-américaines pour conduire des protestations non-violentes selon la philosophie de désobéissance civile non-violente mise au point par Henry David Thoreau et utilisée avec succès en Inde par Gandhi face au colonisateur britannique. Pourtant en 1960 cinq états du Sud pratiquaient encore une ségrégation totale.

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Quelques liens :

CHINE : 2009, les « bus de la mort ».

Le 1er octobre 2009 la Chine célébrait en grande pompe le 60ème anniversaire de la Révolution chinoise. Sans état d’âme les portraits de Mao Zedong, « le grand Timonnier » fleurissaient.

1er octobre 1949 : Mao Zedong proclame la République Populaire de Chine

1er octobre 1949 : Mao Zedong proclame la République Populaire de Chine

1er octobre 2009

1er octobre 2009

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1949-2009 : Mao Zedong à l'honneur

1949-2009 : Mao Zedong à l'honneur

Pourtant le Livre noir du Communisme attribue plus de 65 millions de morts aux différentes campagnes de répression maoïstes.

Découvrir le livre noir du Communisme :

De 1955 à 2000-2016, à propos de bus : du « no-bus » de Montgomery aux E.U. aux « bus de la mort » en Chine populaire reliés au « business chinois des transplantations ».

2009 voit aussi la généralisation en Chine des « bus de la mort ».

De quoi s’agit-il ?

"Il y a environ 10.000 cas de peine de mort suivis d'exécutions immédiates, soit cinq fois plus que tous les autres pays combinés", a déclaré Chen Zhonglin, député chinois, au Quotidien de la jeunesse de Chine en 2009. C'est la première fois qu'un chiffre semi-officiel sur la peine capitale est publié en Chine. La Chine maintient le secret sur le nombre d'exécutions -- sauf celles de cadres corrompus, de trafiquants de drogue ou de tueurs en série --. Une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mme Zhang Qiyue, estimait que l'application ou le maintien de la peine de mort était "basé sur la situation de chaque pays".

D'après le rapport d'Amnesty International de 2009, la Chine arrive en tête des pays pratiquant la peine de mort, avec 72 % du total des exécutions.

De 1955 à 2000-2016, à propos de bus : du « no-bus » de Montgomery aux E.U. aux « bus de la mort » en Chine populaire reliés au « business chinois des transplantations ».

Plusieurs médias en ligne avaient évoqué l'emploi en Chine, depuis quelques années, de services d'exécution mobiles : en clair, des bus où les condamnés subissent l'injection létale. D'après le responsable des relations presse de l'entreprise Jinguan Auto qui fabrique ces bus cité par The Independent leur véhicule est entièrement sécurisé (vitres blindées, etc.) et facilite l'acheminement des corps aux hôpitaux pour le don d'organes. La société, qui fabrique également des ambulances et des véhicules blindés, aurait vendu une dizaine d'exemplaires de son bus d'exécution à des administrations locales. Ces véritables salles d'exécution ambulantes sillonnent le pays pour permettre aux autorités pénitentiaires locales de procéder à leurs exécutions par injection létale.

 

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Selon le quotidien chinois China Daily les condamnés à mort de la région de Pékin devaient être dès 2009 exécutés par injection létale (elle consiste à administrer dans les veines du condamné des doses massives de trois substances : du thiopental de sodium, qui provoque une anesthésie rapide, du bromure de pancuronium, qui paralyse les muscles et évite les spasmes du mourant désagréables à regarder, et du chlorure de potassium, qui provoque un arrêt cardiaque ; des médecins, des anesthésistes et la célèbre revue médicale britannique The Lancet en 2009 ont souligné que si les dosages de thiopental de sodium sont pas mal calculés, l’effet anesthésiant se dissipe avant que le cœur ne s’arrête, provoquant une douleur atroce quand les substances toxiques pénètrent dans ses veines avant de provoquer l’arrêt cardiaque, d’ailleurs l'Association des Vétérinaires américains a abandonné ces produits pour l’euthanasie des animaux) et non plus par arme à feu. Jusqu'à présent, les condamnés à mort chinois étaient conduits, souvent en groupe, dans un terrain vague ou dans un stade où, après avoir été contraints de s'agenouiller, ils étaient abattus d'une balle de pistolet-mitrailleur dans la nuque, pratique stigmatisée par les organisations des droits de l’Homme, des personnalités et certains gouvernements occidentaux. Aux États-Unis l’introduction de l’injection létale comme méthode d'exécution date de 1977. La première exécution par injection létale a eu lieu au Texas en 1982. De 1982 à 1989 plus de mille condamnés ont été ainsi exécutés et ce mode d'exécution a presque complètement remplacé la chaise électrique, la potence, la chambre à gaz ou le peloton d'exécution. Depuis 1990 elle a été adoptée par des pays comme Taïwan, le Guatemala et la Thaïlande. L'un des arguments en sa faveur, c'est qu'il s'agit de la plus humaine des méthodes d'exécution. Pour les militants des droits de l'Homme cet argument n’est en réalité qu’un artifice pour rendre les exécutions plus acceptables pour ceux qui en sont chargés et par la population en général. Ils dénoncent sa conséquence grave qui est d'impliquer des professionnels de santé dans un processus visant à tuer des êtres humains.

 

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La capitale chinoise s’était alors dotée d'un centre fixe d’exécution par injection létale à proximité du centre de détention N°1 de Dougezhuang, située dans la proche banlieue pékinoise. Les policiers avaient alors reçu une formation leur permettant de pratiquer les injections létales. La supervision de l'exécution et la confirmation du décès du condamné étant assurées par un "personnel médical" formé à cet effet. Selon M. Hu Yunteng, chef du bureau de recherches de la Cour suprême du Peuple, l'injection létale est considérée comme "plus propre, plus sûre et plus pratique que les exécutions par armes à feu".

De 1955 à 2000-2016, à propos de bus : du « no-bus » de Montgomery aux E.U. aux « bus de la mort » en Chine populaire reliés au « business chinois des transplantations ».

Depuis plusieurs années, des journaux et ONG dénoncent le trafic d’organes de prisonniers exécutés en Chine. Les témoignages se multiplient, qui semblent montrer que les autorités exécutent en fonction de la «demande» d’organes. Les tests de compatibilité entre le «donneur» et le receveur ont été faits avant l’exécution. Les preuves se multiplient et convergent, les exécutions de prisonniers sont devenues un véritable «business» pour le gouvernement. Dès 1994, l’association Human Rights Watch publiait déjà un rapport sur le sujet. Elle reprenait des documents classés secrets par le gouvernement chinois, mais récupérés par Amnesty International, et qui évoquaient le prélèvement d’organes sur les corps de prisonniers exécutés au début des années 1980.

En 1998, le Parlement européen dénonçait par une résolution la transplantation d’organes de condamnés à mort, en se basant sur le rapport de l’organisation China Watch. C’est la Société britannique de transplantation qui avait alerté l’opinion à force de voir des patients en attente de don d’organe s’envoler pour la Chine. Selon elle, les dates d’exécutions de prisonniers chinois seraient choisies en fonction des demandes d’organes. Les transplantations doivent en effet être faites dans les 12 heures pour un foie, et dans les 36 heures pour un rein, notamment. En juin 2006, deux Canadiens, le député David Kilgour et l’avocat des droits de l’Homme David Matas publiaient un rapport dans lequel ils dénonçaient le prélèvement d’organes sur les prisonniers membres du mouvement d’opposition du Falun Gong. Le Dr Chen Zonhhua, chirurgien spécialiste des transplantations dans la province du Hunan, a décidé de briser le silence en révélant que le prélèvement d’organes était «systématique» chez les prisonniers exécutés. «Personne ne s'en soucie, tout le monde ferme les yeux et personne ne s'inquiète des questions morales soulevées par cette pratique courante», a-t-il déclaré au quotidien hongkongais South China Morning Post. Lors d’une conférence sur les transplantations d’organes, en novembre 2006, le vice-ministre de la Santé, Huang Jiefu, reconnut que «la plupart des organes prélevés le sont sur les cadavres de prisonniers exécutés». Pourtant en Chine, la loi interdit la commercialisation d’organes humains, la Chine a bien adopté une loi le 1er juillet 2006 renforçant l’interdiction de commercialisation d’organes humains, celle-ci ne s’applique pas aux hôpitaux militaires. Le secret qui entoure les exécutions ne Chine rend très difficile l’accès à des informations fiables sur les transplantations.

Marie Holzman, sinologue, interdite d’accès au sol chinois, lors d’une rencontre entre l’un de ses amis et Robert Badinter, qui a défendu l’abolition de la peine de mort en France, elle a assisté à un échange pour le moins surprenant. S’étonnant des réticences des Chinois à abolir la peine capitale, Me Badinter s’est vu répondre qu’aujourd’hui, il y avait aussi «le problème des transplantations d’organes». Autrement dit, la transplantation des organes des condamnés s’est révélée si lucrative qu’elle constitue désormais un obstacle de plus à l’abolition de la peine capitale.

Paradoxe !

La Chine, championne du trafic d'organes sur prisonniers, organise à Hong Kong le Congrès annuel de la Société de Transplantation à partir du 18 août 2016 alors que le pays est justement montré du doigt pour ses pratiques en matière de transplantation d'organes, des docteurs et membres d'ONG médicales dénoncent cette décision.

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