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Blog géopolitique de D. Giacobi

POUR REPONDRE AUX NEGATIONNISTES (8) : LA REPONSE DE L'ONU AU PRESIDENT IRANIEN QUI SOUTIENT LES NEGATIONNISTES

‘Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, chef de file des négationnistes ;

 

 PROVOCATION, coup médiatique ou tactique politique ?

 

Les plus connus des négationnistes étrangers, qui nient l’existence du génocide des Juifs, se retrouvèrent le 14 octobre 2007 dans un bâtiment officiel de Téhéran pour une conférence sur l’Holocauste patronnée par le ministère des Affaires étrangères iranien. Venus de 30 pays, une soixantaine de  supposés « chercheurs » – dont Georges Thiel, condamné par la justice française, l'Américain David Duke, ex-dirigeant du Ku Klux Klan de Louisiane, ou l'Australien Fredrick Toeben, qui fut détenu en Allemagne pour incitation à la haine raciale. et le Français Robert Faurisson – ont participé à la plus grande manifestation négationniste jamais organisée dans un pays musulman. Jamais une telle tribune internationale n'avait été ainsi offerte aux négationnistes de la Shoah. Selon l'AFP, Fredrick Toeben est venu à Téhéran avec une maquette du camp de concentration de Treblinka pour tenter de démontrer que l'existence des chambres à gaz est un « mensonge absolu ». De son côté, Robert Faurisson a rendu hommage au président Ahmadinejad « pour son courage, son héroïsme, sa clarté ». Après lui, il a répété que l'Holocauste est un « mythe ». Cette « conférence » a d'ailleurs tourné au culte de la personnalité du président iranien qui a compris  « l'importance de l'Holocauste comme dogme qu'on ne peut pas questionner dans le monde occidental », comme l'a dit Fredrick Toeben.

Dès son discours d'ouverture, Manouchehr Mottaki, ministre iranien des affaires étrangères, avait levé l'équivoque sur le sens de la conférence : la dénonciation d'Israël à travers la mise en cause du sionisme, dont les « méthodes » sont comparées à celles du nazisme : « Aujourd'hui, ceux qui prétendent être antinazis sont eux-mêmes des racistes et colonialistes et ce qu'ils ont fait à des gens n'est pas différent des crimes des nazis ». Pour lui, l'antisémitisme est un        « phénomène européen » et « dans la longue histoire de l'Iran, il n'y a aucun document établissant une seule manifestation d'antisémitisme ». Quelques rabbins antisionistes participent à la réunion, comme le Britannique Ahron Cohen, pour qui « la Shoah a réellement existé et nous lui avons survécu. Mais elle ne peut en aucune manière être utilisée pour justifier les injustices qui frappent les Palestiniens. »


L’objectif affiché par Téhéran
: apporter des réponses aux « questions sur l’Holocauste » posées par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

En fait, il s’agit de contester une nouvelle fois la Shoah, de nier l’existence des chambres à gaz et de remettre en cause le chiffre de six millions de Juifs tués pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans son discours d’ouverture, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, n’y est pas allé de main morte : il a carrément comparé le sionisme au nazisme. Mais, pour lui, la conférence est une manifestation de la liberté d’expression qui règne en Iran : « Son principal but est de créer une opportunité pour les penseurs qui ne peuvent pas exprimer leurs opinions sur l’Holocauste librement en Europe », a-t-il dit.

Ce n’est pas la première fois que le président iranien, élu en juin 2005, conteste la réalité de la Shoah. L’Iran ne reconnaît pas Israël et Mahmoud Ahmadinejad a déjà affirmé que le génocide des Juifs était un «mythe » inventé pour justifier la création d’Israël, un « prétexte » au développement du sionisme. Il a appelé à plusieurs reprises à   « rayer Israël de la carte ». L’été 2007, le numéro un iranien s’est permis d’envoyer une lettre à la chancelière Angela Merkel, à qui il demandait d’affirmer que l’Holocauste était une création du «monde antigermanique ». Et, au début de l’année, l’Iran a répondu aux caricatures de Mahomet en organisant un concours international de caricatures sur la Shoah à Téhéran qui a attiré 1 193 dessins, provenant de 62 pays différents. L’exposition a été visitée par 9 millions de personnes à Téhéran… Et c’est un Français qui a gagné le concours.

 À chaque fois, les provocations du pouvoir iranien sur Israël et les Juifs provoquent un véritable tollé dans le monde occidental. Ce qui n’empêche pas le président iranien de récidiver. Loin d’être des gaffes, ses insultes antisémites sont répétées et assumées. « Pourquoi ? Parce que c’est interdit. Ahmadinejad veut montrer qu’il n’a peur de personne et qu’il peut intervenir sur tous les grands sujets qui touchent le monde occidental, surtout au Moyen-Orient. C’est un moyen d’être pris au sérieux », explique Bernard Hourcade, spécialiste de l’Iran au CNRS. La méthode fonctionne. « Lorsque Khatami parlait du dialogue des civilisations, on ne le prenait pas en considération. Quand Ahmadinejad menace de détruire Israël, tout le monde a peur. Et, au niveau diplomatique, cela donne le plan Baker, qui prône le rapprochement entre Washington et Téhéran », poursuit le chercheur.

 

Les diatribes antisémites du président iranien n’ont guère d’effet à l’intérieur du pays. L’Iran accueille la plus grande communauté juive (25 000 personnes) du Moyen-Orient. « Les Iraniens ne sont pas antisémites, ils sont plutôt pro-israéliens. Ce genre d’idées concerne seulement 4 à 5 % de la population. Le reste a plutôt honte des positions de son président » confirme Bernard Hourcade.  Elles sont plutôt bien accueillies en revanche par certaines populations de la région – Syrie, Jordanie, Maghreb – où Ahmadinejad est souvent considéré comme un héros du monde musulman. Comme le soutien accordé au mouvement chiite libanais Hezbollah et au Hamas palestinien, la conférence sur l’Holocauste est un moyen, pour le président iranien, de tenter de prendre la tête du front du refus anti-israélien et anti-américain.

« Le plus grave, poursuit le chercheur au CNRS, n’est pas que des groupes minoritaires appellent à détruire Israël. C’est qu’aujourd’hui, l’Iran devient le chef de file des révisionnistes du monde entier. Et il y a fort à craindre que les mouvements négationnistes étrangers, qui sont ostracisés dans leurs pays, soient un jour financés et aidés par Téhéran.»

 

Les réactions :

La communauté juive d'Iran (25 000 personnes contre 60 000 avant la révolution khomeiniste de 1979) a exprimé son opposition. Seul député juif du pays, Moris Motamed a déclaré que « nier l'Holocauste est une immense insulte ».

Cet amalgame de thèses révisionnistes et antisionistes a suscité un tollé dans le monde. Surtout en Israël : « Cette conférence est nauséabonde et prouve l'ampleur de la haine vis-à-vis des juifs et d'Israël », a commenté le premier ministre, Ehoud Olmert.

A Washington, l'administration américaine a évoqué un « geste honteux ». A Paris, Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, a exprimé l' « inquiétude » du gouvernement. A Berlin, lors d'une réunion du Centre pour l'éducation politique - qui refuse d'apparaître comme une « contre-conférence » qui ferait trop d'honneur à Téhéran - Raul Hilberg, l'un des principaux historiens de la Shoah, a dressé un nouveau bilan du génocide et répété que « tous les documents sont là pour prouver que ceux qui nient cette réalité ont tort ». Pierre Besnainou, président du Congrès juif européen, appelle les dirigeants européens à « prendre toutes les sanctions qui s'imposent » contre Téhéran.

 


http://www.lefigaro.fr/international/20061212.WWW000000545_liran_se_pose_en_chef_de_file_des_revisionnistes.html

 

Articles de Henri Tincq dans Le Monde  décembre 2006

 

 

l  26 janvier 2007 : La REPONSE de l'Assemblée générale de l'ONU à président iranien Mahmoud Ahmadinejad soutenant  le négationnisme :

 

L'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU) a adopté, vendredi 26 janvier 2007, une résolution condamnant la négation du génocide des juifs par l'Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale. Ce texte, "engage vivement tous les Etats à rejeter sans réserve tout déni de l'Holocauste en tant qu'événement historique, que ce déni soit total ou partiel, ou toute activité menée en ce sens". Il souligne le danger "des efforts visant à nier l'Holocauste qui, en ignorant l'historicité de ces terribles événements, accroissent le risque qu'ils se reproduisent".

Parrainée par 104 pays et approuvée par consensus, sans vote, la résolution isole l'Iran après l'organisation par ce pays, les 11 et 12 décembre 2006 à Téhéran, d'une conférence sur l'Holocauste ayant servi de tribune aux négationnistes niant sa réalité. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, organisateur de la conférence, a qualifié à plusieurs reprises l'Holocauste de "mythe". Il a encore déclaré, mardi, qu'il s'agissait d'une "fabrication".

La résolution a été présentée par les Etats-Unis ce même jour et appuyée, notamment, par les représentants de l'Union européenne, du Canada, de l'Australie, d'Israël, de la Russie et de la Turquie. Plusieurs Etats arabes, dont l'Egypte, n'ont vu aucune objection à l'adoption du texte. En revanche, une vingtaine de nations étaient absentes lors de l'Assemblée générale de vendredi dont l'Arabie saoudite, l'Afrique du Sud, le Soudan, la Syrie et le Cambodge.

Dans un communiqué, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, "réaffirme sa conviction que le déni de faits historiques comme l'Holocauste est inacceptable". Toujours vendredi, la Maison Blanche s'en est prise au "régime iranien qui cherche de façon perverse à remettre en cause le caractère historique de ces atrocités pour fournir une justification à la haine".

L'Iran a accusé les auteurs du texte de se livrer "à une opération politique hypocrite". "Il n'y a de notre point de vue aucune justification à quelque forme de génocide que ce soit, tout comme il ne saurait y avoir la moindre justification aux tentatives de certains - notamment du régime israélien - d'exploiter les crimes du passé comme prétextes à la mise en oeuvre de nouveaux crimes et génocides", a déclaré Hossein Gharibi, ambassadeur iranien à l'ONU. Il a également regretté l'absence de référence à d'autres génocides, "spécialement les crimes perpétrés à Hiroshima, Nagasaki, en Palestine, au Rwanda et dans les Balkans".

L'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Dan Gillerman, lui a répondu en séance. "Alors que les nations du monde sont réunies ici pour affirmer l'historicité de l'Holocauste avec l'intention de ne jamais permettre un nouveau génocide, un membre de cette assemblée acquiert les moyens d'en commettre un", a-t-il déclaré, faisant allusion au programme nucléaire iranien. "Le président iranien est en train de dire : "Il n'y a jamais eu d'Holocauste mais, au cas où, nous allons finir le travail !"", a-t-il ajouté.

( Article d’Eric Leser paru dans Le Monde en janvier 2007)

 

 

 

 

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